Interview du co-fondateur de Glu

———- SOCIÉTÉ / PROJET ———-

Darina Senhaji : Quelle est l’idée de ta startup Glu ?

Ludwig Jamet : Glu est le programme de fidélité qui fait revenir les clients plus souvent. Avec Nicolas mon associé, nous avons créé une solution de relation client pour tous les commerçants dont une majorité de restaurateurs. Il permet de créer un programme de fidélité sans avoir besoin d’application ni de carte à tamponner ou de QR code. Les clients ont seulement besoin de rentrer leur numéro de téléphone sur la tablette situé dans la boutique ou le restaurant, pour être directement authentifiés. De plus, le logiciel Glu comprend des modules pour fidéliser les clients, tels que des jeux concours, des sondages, ou encore la possibilité de laisser son avis. Le commerçant peut récupérer la base de données (des numéros de téléphone) pour envoyer des campagnes de SMSing par exemple pour annoncer une nouvelle carte au restaurant ou pour annoncer les événements à venir. Techniquement, les enseignes peuvent envoyer leurs campagnes de  manière autonome, cependant elles sont nombreuses à nous solliciter en amont d’une campagne car nous jouons également un rôle de conseil. D’ailleurs, nous préconisons maximum un envoi par mois, pour ne pas être trop intrusif auprès des  clients.

 

DS : A qui s’adresse ton produit ? A quel besoin répond-il ?

LJ : Typiquement, Glu s’adresse à tous les acteurs du retail : les restaurants, les magasins de vêtements, etc. Nos clients sont en majorité des restaurateurs. En effet, on observe une récurrence de clientèle notamment dans les restaurants dits “fast good” autrement dit les petits restaurants qui servent rapidement des plats sains.   Les clients apprécient le concept de Glu dans ces établissements, car le système est rapide. Plus il y a de la récurrence, et plus le système fonctionne.

 

DS : Où en est le projet ?

LJ : Nous avons créé Glu début 2017. Nous avons lié un partenariat avec le glacier Melba à Paris, plus précisément sur ses deux boutiques de Bonne Nouvelle et Châtelet. Suite aux premiers tests, nous avons itéré le produit avant de nous lancer dans le grand bain. Glu est arrivé finaliste du challenge de PMU “Re-invent the future of retail” au salon Viva Technologie en 2017. Aujourd’hui, nous comptons une quarantaine de clients sur Paris et parfois en province, du fait des franchises de restaurants. Je pense notamment à la chaîne de restauration, Spok, qui a testé notre solution pendant 15 jours-3 semaines sur Marseille et Paris qui a décidé de la déployer sur Nantes et l’ensemble des restaurants courant 2018, tant les résultats sont positifs !

Il faut savoir que Glu plaît particulièrement à des enseignes qui n’avaient jamais eu de programme de fidélité, ou des enseignes qui avaient été déçu du manque de valeur du programme testé. Grâce à Glu, les enseignes peuvent enfin se rendre compte de la valeur ajoutée du programme de fidélité car ils ont la possibilité de recontacter leurs clients.

Je peux vous raconter une success-story qui date de la semaine dernière : une enseigne a organisé deux nocturnes de pré-soldes, et a invité ses clients  grâce à l’outil Glu. Le premier jour, le taux de conversion avait déjà atteint les 6,5% et en fin de compte l’enseigne a été ravie d’avoir converti 11% des clients (contre à peine 1% d’ordinaire avec des  campagnes lambda) !

 

DS : Quelles sont les prochaines étapes ?

LJ : Croître, comme toute bonne start-up ! Nous arrivons à un moment charnière où nous avons besoin d’une levée de fonds pour nous développer correctement. Aujourd’hui le produit Glu se vend, il est apprécié. Nous avons même des demandes entrantes de restaurateurs qui nous ont connu grâce au bouche-à-oreille avec leurs confrères ! C’est pourquoi nous avons besoin d’êetre extrêmement réactifs, sauf qu’à seulement 2 collaborateurs c’est compliqué. Nous comptons donc nous entourer prochainement de forces vives ! En effet,  le marché du retail et de la restauration est très fragmenté, ce qui signifie qu’il faut atteindre une masse critique pour que le business soit rentable. Nous sommes en contact avec plusieurs investisseurs, nous finalisons en ce moment la partie chiffrée du business plan à 2-3 ans. Notre but : concrétiser d’ici début septembre, et j’ai bon espoir !

vivatechpitch

 

———- FONDATEUR ———-

DS : Comment vous êtes vous rencontrés avec ton associé ? Quel est votre parcours ?

LJ : Nous sommes deux associés, Nicolas et moi-même.  Nous nous sommes rencontrés dans le monde professionnel, ce qui signifie qu’on ne se connaissait pas en perso. Dès qu’on s’est rencontré, on a tout de suite accroché. Nicolas est l’associé parfait car nous sommes vraiment complémentaires !

J’ai un parcours orienté finance et marketing, j’ai étudié à Marseille, en Chine puis en Irlande. Nicolas quant à lui a un profil à la fois ingénieur puisqu’il a commencé en tant que developer web, et UX designer après sa formation d’un an aux Gobelins.

En soi, nous pourrions tous les deux avoir aujourd’hui une situation confortable dans une grosse start-up. Cependant nous avons décidé de nous lancer !

 

DS : Pourquoi avoir lancé un produit dans la food ?

LJ : Mon associé et moi venons tous deux du monde du retail. Nicolas avait  fait son mémoire de recherche à propos de la fidélisation chez les retailers : Quelle place pour le digital dans la stratégie de développement des petits commerces ?

Actuellement en matière de carte de fidélité, on observe 3 cas de figure :

  • la carte à tampon classique : le commerçant donne des cadeaux au bout du compte, mais il n’a aucune donnée chiffrée (nombre de cartes distribuées, coordonnées clients) et les performances ne sont pas mesurables.
  • l’application qui compile toutes les cartes de fidélité : c’est très pratique pour le client, mais le commerçant n’a qu’une faible plus value puisqu’il n’est pas propriétaire des datas clients.
  • Glu. Nous avons créé un produit simple, où il n’est nul besoin de carte physique ni d’application à télécharger dans son téléphone. L’avantage est que c’est simple pour le client et pour le commerçant à la fois. Glu permet au commerçant d’avoir toutes les informations clés sur son business : le logiciel repère la fréquence des clients, et les segmente selon les profils VIP / occasionnels / clients à risque (risque de le perdre car on l’a pas vu depuis longtemps). La logique est clairement “DRIVE TO STORE”. L’objectif est de faire revenir les clients le plus souvent possible. D’ailleurs, la tablette attire les clients puisqu’elle est posée sur le comptoir, et les images popent. A noter que Glu fournit à la fois le hardware (la tablette) et le software.

 

DS : Pourquoi, selon vous, la foodtech est-elle un marché à investir ?

LJ : La France a toujours été connue pour sa gastronomie. C’est donc tout naturel que la France se positionne comme un grand acteur de la FoodTech dans le monde. Et la France a tous les atouts pour créer une dynamique positive : le terroir, les ingénieurs, les Business Angels prêts à investir. En résumé, l’écosystème de la FoodTech est mûr et ne demande qu’à se développer !

 

DS : Un conseil à donner à un futur entrepreneur foodtech ?

LJ : Il faut se lancer, ne pas hésiter. En France, le plus dur n’est pas de se lancer mais de durer. Plusieurs acteurs proposent des aides : prêts d’honneur, subventions, concours, etc. Testez votre produit, itérez, et à un moment donné quand vous aurez trouvé un projet qui marche vous commencerez à vous structurer. Ce sont les clients qui donneront le LA.

 

Rendez-vous sur le site de Glu pour en savoir plus !

DigitalFoodClub #22 - jeudi 8 février 2018 - Franprix
DigitalFoodLab recrute ! (CDI et stage)

Leave a Reply